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Avignon est une des rares villes de France qui possède encore ses fortifications du XIVe siècle. Les remparts d’Avignon entourent toujours le centre-ville. Ceux-ci s’inscrivent dans une longue lignée de fortifications qui ont marqué l’évolution de la ville.

Petit résumé de l’histoire de la ville

Cette petite introduction à l’histoire de la ville permettra de vous situer des éléments historiques. Si vous souhaitez en savoir plus sur celle-ci, vous pouvez consulter cet article.

La présence des hommes est avérée à Avignon depuis le Néolithique. Le quartier de la balance est le quartier d’installation des premiers hommes. Durant l’Antiquité, le rocher des Doms devient un emporium grec. À partir du IIIe siècle, une communauté chrétienne s’installe à Avignon. C’est au XIIe siècle que le célèbre pont d’Avignon est construit. Au début du XIVe siècle, les Papes s’installèrent à Avignon. Cette dernière restera capitale de la chrétienté pour un peu plus d’un siècle. Quand les Papes retournèrent à Rome, Avignon devint une ville secondaire. Celle-ci restera possession du pape jusqu’en 1791. Depuis lors, c’est une petite ville de province. La création du festival d’Avignon en 1947 par Jean Vilar permettra à la ville de retrouver une place centrale dans la culture française.

 

Les remparts d’Avignon : une longue tradition

L’histoire des remparts d’Avignon commence dès le Ier siècle et se termine avec l’édification des remparts actuelle. Chose rare dans l’histoire de France, cette tradition fut ininterrompue à l’exception des 5 années. Lors de la première croisade de Louis VIII, Avignon s’opposa au roi de France. Après la capitulation de la ville, ce dernier ordonna la destruction des remparts et l’interdiction d’en reconstruire pendant 5 ans. Même les attaques de Gaston Pourquery de Boisserin, maire de la ville au début du XXe siècle, n’ont pas fait disparaître cette tradition.

 

Les premiers remparts de la Ville

Les premiers remparts d’Avignon étaient l’enceinte romaine. Elle date du Ier siècle. Nous possédons peu d’éléments sur cette première enceinte. Les historiens sont d’accord sur un tracé qui regroupe les rues Petite-Reille, des Grottes, Racine et Bouquerie, à l’ouest, les rues Collège-d’Annecy, des Études et du Crucifix, au sud, les rues Four-de-la-Terre, Chapeau-Rouge, de l’Oriflamme et Sorguette, à l’est, tandis qu’au nord, il se rattachait au Rocher des Doms suivant le tracé de la rue de la Forêt et la chapelle des Pénitents noirs.

Plusieurs éléments ont permis ce consensus. Le premier ce sont les vestiges d’un mur d’enceinte encore visible aujourd’hui. Ils sont à deux endroits. L’un est visible rue Saint Etienne alors que le deuxième se trouve rue Racine derrière l’hôtel de ville.

Le deuxième élément qui permit ce consensus est la forme rectangulaire que dessine ce tracé. C’est la forme typique des enceintes romaines.

Ces remparts resteront en place jusqu’au XIIe siècle.

 

Les remparts d’Avignon du XIIe siècle

La ville a connu peu d’évolution dans son système de défense jusqu’au XIIe siècle.

Vers la fin de la guerre des Albigeois, le roi de France, Louis VIII, décide de partir à la reconquête du sud de la France. À partir de Lyon, il descend le Rhône et obtient la reddition de plusieurs villes. Le 6 juin 1226, il se présenta aux portes d’Avignon. Mais les Avignonnais craignant le pillage de la ville par les soldats, lui refusèrent l’entrée. Le siège de la ville commence le 10 juin. Un assaut sera tenté le 8 août sans succès. Il faudra attendre que les vivres viennent à manquer pour voir la ville capitulée le 9 septembre.

En signe de représailles, Louis VIII fait ordonner la destruction des remparts et interdit toute nouvelle édification pendant 5 ans.

Entre 1234 et 1237, les Avignonnais reconstruisent un mur d’enceinte. Il suit le tracé de l’ancien rempart romain mais se situe entre 30 et 40 mètres vers l’extérieur. Son tracé est celui des rues Grande Fusterie, Joseph Vernet, Henri Fabre, Lices, Philonarde, Campane et rue des Trois Colombes.

On peut observer un reste de ce mur au croisement de la rue Joseph Vernet et Saint Charles.

Les remparts d'Avignon

Les deux remparts de la ville (XIIe et XIVe siècle)

Les Papes et leurs remparts

Avec l’installation des Papes à Avignon, c’est un afflux massif de cardinaux et autres marchands qui agrandissent la ville. Il faudra attendre le cinquième Pape Avignonnais, Innocent VI pour voir l’édification d’un nouveau rempart qui englobent les nouveaux quartiers de la ville. La guerre de cent ans et leur flux de mercenaires dans tout le sud de la France sont aussi un élément déterminant dans cette décision.

Cette nouvelle enseigne entoure la ville sur 4,3 kilomètres. Elle sera ouverte avec 7 portes afin de rappeler les 7 collines de Rome. Le nouveau rempart fait 8 mètres de haut et comporte 35 grandes tours de défense et 35 tours intermédiaires. Sa construction s’étala sur 10 ans. Pour accélérer la construction, les grandes tours sont des tours creuses. C’est-à-dire qu’elles possèdent seulement 3 murs.

Les tours des remparts

Les tours des remparts d’Avignon

Une tour octogonale fut construite près du pont pour fortifier l’enceinte lors du siège d’Avignon au XVe siècle durant le grand schisme d’Occident.

Les remparts après le départ des Papes

Après le départ de Benoit XIII, Avignon redevint une ville de province. Elle continua à prospérer grâce à sa proximité avec le royaume de France.

C’est en 1791, que la ville ainsi que le Comtat Venaissin devinrent français. À partir du XVIIIe siècle, de nombreux projets de destruction des remparts virent le jour. C’est le Rhône qui les sauvât. En effet, durant les inondations de 1856, une partie des remparts cédèrent et l’eau envahit la ville. Napoléon III ordonna le renforcement des remparts afin de protéger la ville des futurs assauts du fleuve.

Malgré tout, Gaston Pourquery de Boisserin bien décider à moderniser la ville fit abattre des portes et créa des ouvertures dans le mur d’enceinte.

Classés monument historique depuis 1861, les remparts sont dorénavant protégés. Des espaces verts ont été aménagés le long du mur d’enceinte afin de mettre en valeur cet élément du patrimoine Avignonnais.

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