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L’année dernière, j’ai eu un véritable coup de cœur pour un spectacle, j’appelle mes frères. Ce spectacle est puissant et la compagnie qui le porte est très prometteuse. J’ai décidé d’interviewer la compagnie du vent contraire pour leur retour avec cette pièce pour le festival d’Avignon 2023.

J’ai rencontré les fondateurs de la compagnie du vent contraire :

  • Floraine Delahousse, metteuse en scène et comédienne dans la pièce
  • Maelys Simbozel, assistante mise en scène et comédienne
  • Lionel Correcher, comédien dans « j’appelle mes frères »

Comment est née la compagnie du vent contraire ?

FD : quand j’étais encore à l’école, j’avais monté une capsule sur le texte de la pièce. À la fin de mes études, j’ai souhaité monter toute la pièce. En passant des auditions pour les rôles principaux. Au départ, le projet était inclus dans une autre compagnie. Pour faire vivre cette pièce plus intensément et être plus libre, nous avons décidé de monter la compagnie. Pour « j’appelle mes frères » mais aussi pour d’autres projets.

LC : J’appelle mes frères fut le projet moteur. Il nous a permis de définir comment nous souhaitions orienter notre vie professionnelle.

Comment êtes-vous arrivée sur ce texte ?

FD : Un peu par hasard. L’école où j’ai étudié le théâtre était en partenariat avec les éditions théâtrales. Sur le marché de Montreil, il y avait des lectures de textes. Je m’y suis rendu pour faire connaître l’école. Juste après moi, il y avait une lecture de « j’appelle mes frères ». J’ai compris toute l’histoire sans mise en scène, dans le contexte d’un marché animé. Ce fut un véritable coup de cœur pour ce texte. Quelque temps plus tard, une amie m’a offert le texte et depuis je n’ai pas pu m’en décrocher. Durant trois ans, la pièce m’a travaillé. Dans le cadre d’un exercice de mise en scène, j’ai monté une partie de la pièce. Les éditions théâtrales ont aimé cette adaptation et m’ont donné les droits.

« J’appelle mes frères »est une pièce qui parle d’identité, de culpabilité d’immigration et d’attentats. 

C’est une vraie prise de risque.

Est-ce que vous avez réfléchi à cette prise de risque ou l’amour du texte a été plus fort ?

FD : nous avons réfléchi à cette prise de risque l’année dernière à Avignon. Quand nous expliquions la pièce dans les rues, la tête des gens était assez parlante. Dès le début, le texte est trop parlant pour que ce soit une question qu’on se pose.

LC : si nous artistes du théâtre, nous ne prenons pas de risque et nous n’abordons pas ces sujets, qui le fera ? C’est notre rôle. Lors de la création, nous ne sommes pas posés cette question. Mais maintenant, nous, on assume cette prise de risque.

MS : c’est le théâtre que nous souhaitons proposé. C’est pour cela qu’on s’appelle la compagnie du vent contraire.

Du coup, cette pièce est un acte militant ou une œuvre artistique ?

LC : c’est une œuvre artistique qui devient militante car justement artistique. Je crois profondément à la portée politique de l’art sans qu’il y ait un propos politique. Parler devant un public, c’est un acte politique.

MS : on est plus des artistes si on rentre dans le consensuel et le politiquement correct. Nous voulons proposer quelque chose de différent et c’est pour cela que la compagnie existe. Il n’y a aucun intérêt pour nous de faire des pièces consensuelles et lises.

Vous revenez dans un théâtre plus grand cette année, qu’est-ce que cela apportera à la pièce ?

FD : en termes de décors, rien en va changer. Mais en termes de lumière, cela va permettre de vraiment séparer les espaces. Chacun espace sera bien délimité. Pour les courses-poursuites, nous allons pouvoir prendre plus d’ampleur. Cela va permettre aussi de jouer avec les spectateurs.

LC : pour le spectateur, la largeur du plateau va permettre une projection d’imaginaire plus grande. Il va pouvoir s’imaginer la ville.

Comment a vécu la pièce après le festival et qu’est-ce qu’il vous a apporté ?

LC : le festival nous a permis de faire connaître la compagnie, d’élargir notre réseau.

FD : le festival ne nous a pas apporté de nouvelles dates pour jouer la pièce. Par contre, il nous a permis d’obtenir un très bon retour presse. Humainement et artistiquement, le festival nous a beaucoup apporté. Nous espérons que cette année soit pareille avec un peu plus de diffusion.

Quels sont vos projets pour ce festival d’Avignon 2023 ?

MS : nous reprenons « j’appelle mes frères » au théâtre de l’adresse tous les jours à 22h05 sauf le mardi. Nous avons aussi créé la pièce « Tristan et Iseult ». Je l’ai écrite durant le confinement. Au départ, je ne voulais pas l’emmener à Avignon car il y a 6 comédiens sur scène. Je suis contente de pouvoir le proposer cette année au théâtre des Lilas, tous les jours à 15h05 sauf le mardi.

 

Je vous invite vraiment à voir cette pièce qui est unique avec des comédiens extraordinaires. Si vous ne l’avez pas vu l’année dernière vous devez le voir cette année.

 

 

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