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Quelquefois, vous allez dans un endroit que vous pensez connaitre. Vous ne vous attendez à rien et surtout pas à être surpris. C’est ce qui m’est arrivé avec la maison Jean Vilar à Avignon. J’avais le souvenir d’un lieu très académique. La dernière fois que je m’y suis rendu, c’était pour préparer mon épreuve de théâtre du baccalauréat.J’y suis retourné il y a quelques semaines pour visiter l’exposition Jeanne Moreau.

Dès l’entrée, on sent un vent nouveau, moderne et intriguant qui souffle sur ce centre culturel incontournable de la ville. On est accueilli par une exposition sur les dessins de Cabu. Ceux-ci ont été réalisés sur le vif, durant des représentations de théâtre. L’escalier monumental vous attend pour vous conduire à l’exposition Jeanne Moreau. Et dès le début le ton est donné. On entend la voie de Jeanne Moreau, une photo d’elle à moitié cachée par un rideau, souriante vous accueille. Après vous déambulez dans une succession de salles qui sont faites pour vos sens.

Jeanne Moreau

Je ne dévoilerai pas ici le contenu de cette exposition. La surprise en est aussi un élément clef. J’ai plutôt décidé d’interviewer Nathalie Cabrera, la nouvelle directrice de la Maison Jean Vilar (depuis mars 2017).

 

Qu’est ce que l’association Jean Vilar ?

L’association Jean Vilar a été crée sous l’impulsion de Paul Puaux, qui était le bras droit de Jean Vilar. Il a créé cette association pour réunir les éléments de la vie de ce dernier. Tant de sa vie personnelle, que de sa vie en tant que directeur du festival d’Avignon (et de la semaine d’art) ou de sa vie en tant que directeur du Théâtre national populaire (TNP). Paul Puaux et les proches de Jean Vilar ont regroupé les archives pour préserver sa mémoire et son œuvre. L’association repose sur ce fond Jean Vilar. En 1979, Paul Puaux ouvre la maison Jean Vilar. Dans celle-ci, il y a aussi une antenne de la bibliothèque nationale de France, qui préserve les archives.

Quelles sont les missions de l’association ?

On a une mission de valorisation du fond Jean Vilar mais aussi de transmission de cette mémoire de Jean Vilar et surtout du théâtre publique et populaire. C’est pour cela que l’on fait des expositions pour transmettre les idées, l’histoire du festival et les valeurs de Jean Vilar. Ensuite, pour faire vivre la maison, nous avons des partenariats. C’est pour cela que l’on a l’exposition Cabu qui n’est pas liée à Jean Vilar mais qui parle de théâtre.

Cabu

Quel est votre parcours ?

J’ai fait des études d’histoire et de politique culturelle. Mon premier emploi a été une compagnie qui jouait dans le festival Off. Après j’ai travaillé sur les politiques culturelles publiques. J’ai travaillé à Marseille Provence 2013 pendant 3 ans. J’ai été beaucoup engagée pour faire des projets avec des publics, comme les lycéens ou les collégiens. Ensuite, j’ai postulé à la direction de l’association Jean Vilar quand le poste s’est libéré. C’est un jury qui m’a choisi par rapport à un projet.

Vous avez déclaré que vous vouliez développer des activités hors festival. Qu’en est-il ?

Le festival est un moment clef de la vie de la maison mais elle a vocation à vivre à l’année. Pour cela, nous créons des expositions, comme celle de Jeanne Moreau qui est présentée jusqu’en avril. On a aussi des propositions d’ouverture au public qui se font en partenariat avec des acteurs. On a fait les journées du patrimoine. Le ballet de l’opéra est venu montrer son travail. On accueille des conférences. On essaye de tisser des liens avec différents acteurs culturels pour pouvoir proposer des événements et ainsi créer des échanges avec tous les publics.

Comment est née cette exposition ?

Quand on cherche des sujets pour faire vivre la maison, c’est quoi les critères de sélection ? Dans cette maison, la question c’est de trouver des sujets qui permettent de traverser l’histoire du festival d’Avignon. Mais cela doit se faire dans le présent. Nous ne voudrions pas qu’après la visite de la maison, les gens se disent c’est dommage que je ne sois pas né en 1912(comme Jean Vilar).

Nous devons donc trouver un sujet qui nous permet de transmettre une histoire et qui fait le lien avec le présent. Le théâtre ce n’est qu’au présent. Et il faut que le sujet puisse parler à tous.

Jeanne Moreau a traversé l’histoire du festival, de 1947 jusqu’en 2011 dans la cour d’honneur (voir 2014 sur un projet qui a failli se faire). Elle touche beaucoup de gens par sa personnalité, son engagement ou son travail (théâtre et cinéma).

Quelle est le sujet de l’exposition ?

Nous avons décidé d’aborder Jeanne Moreau, personnage populaire à travers sa vie de théâtre. Il y a eu une volonté de laisser une place grande à la question du son et de la voie. Laure Adler, commissaire de l’exposition, est une femme de radio et elle a voulu créer un parcours un peu romanesque.

Parlez-nous plus de l’exposition…

Elle est le résultat de plusieurs compétences mise en commun qui permettent de mettre en éveil tous les sens. Christian Sebille s’est occupé de la partie sonore. Cela permet d’être accompagné par la voix de Jeanne Moreau tout le long de l’exposition. Les différents sons ne se chevauchent pas. Nathalie Crinière a créé une scénographie qui permet une forme immersive dans l’exposition. Enfin nous avons utilisé les photos de Agnès Varda qui sont magnifiques.

Cette exposition a été pensée pour être dans une approche sensible. Cela permet de toucher le plus grand nombre. On propose aux visiteurs de faire un parcours et d’apprendre ce que c’est que d’être comédiens ou ceux que sont les œuvres.

 

L’exposition Jeanne Moreau est visible jusqu’au mois d’avril. Je ne peux que vous conseilliez de visiter la maison Jean Vilar et de voir cette exposition. Que vous connaissez ou pas Jeanne Moreau et son travail, vous ne serez pas déçu.

Pour plus d’information, vous pouvez visiter le site de la maison jean Vilar.

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